Publié le par Hélène R. dans les rubriques Dérivations existentielles, Mémoire du corps, Poésie, Prose

Aime.

Le murmure musical s’étend insensiblement entre les corps, laissant s’envenimer le désir dans l’esprit de chacun.

L’intensité licencieuse de nos ambitions nous confine dans un environnement oppressant, alourdi par l’association perverse d’effluves de sueur et de parfums mondains.

Les regards se font frivoles et les pauses désinvoltes, les conversations se perdent en rumeurs scandaleuses tandis que la peau frémit impatiente, et que les lèvres légèrement humides pressentent un baiser.

Échanges de sourds, la pantomime prend l’ascendant sur les mots et plus rien d’autre ne compte que le triomphe ultérieur, peu en importent les clauses.

Tout pour éloigner la possibilité du refus et ainsi s’épargner, tout pour s’opposer à la blessure profonde que procure la frustration d’être seul, tout pour trouver le sommeil en cette nuit charnelle.

Pourtant nous sommes loin d’ignorer que le réveil sera inéluctablement pénible quelques furent nos mouvements de la veille, car errant dans les décombres d’un ancien amour disparu, nos tête s’obstinent en vain à affecter nos corps au poste du non-sens.