Publié le par Hélène R. dans les rubriques Amour, Prose

écrit à la plume

Les mots, les maux, les mots. Toujours perdent de leur splendeur lorsque la voix les dévoile, les rugissements du cœur s’effacent en murmures inaudibles jusqu’à ce que le souffle s’épuise, les joues rougies par la honte nous avons dit le mystère et voilà déjà le silence éternel qui arrive pour tous nous décevoir. « Je t’aime (idiot, imbécile !) Tu ne vois donc pas comme je tremble, comme mon regard se détourne de ta réponse, ou comme je fume abondamment ? Et mes mains, sais-tu ce qu’elles expriment mes mains, à agripper de l’air en saccades, à suer dans leur paume le café et l’angoisse ? » L’eau coule sous mes aisselles moites, dans la tasse de thé que tu te sers bienheureux et bientôt au rebord de mes yeux. « Il fait chaud tu ne trouves pas ? ; non ce n’est rien juste une poussière dans l’œil. »

Ces mots, ces maux, ces mots qui ne sortent qu’à moitié et se taisent tout autant. Des années de nos vies passées à ériger des murs percés comme des passoires, des larmes par filets qui jadis furent le feu qui nous brûlait la gorge et surpris nous criions. Je t’aime ! Toujours ! Serre-moi ! Prends ma main et sens ma chaleur, quand les doigts courbés timidement s’approchent, prêts à saisir pourtant reculent, histoire de savourer l’instant. Si seulement nous étions comme avant, de ceux qui n’ont pas peur d’aimer, et je te dirais…

Je souhaiterais que tu m’aimes en retour puisque nous serions si bien ensemble. Ainsi je pourrais t’écouter tout en prenant ta main, nous irions nous embrasser furtivement dans un parc, tout en nous exposant le monde à travers nos regards différents. Nous serions impatients de partager nos corps partout, tout le temps et pour longtemps. Aime-moi et je t’aimerai aussi.

Les maux qui nous enferment dans la peur de tout avoir à recommencer, réapprendre, se tromper encore et finir délaissées. C’est la finalité désastreuse attendue qui nous paralyse au moment-clé, le choix.