Publié le par Hélène R. dans les rubriques Poésie

Paris

Paris, la ville où rien ne bouge,

de la terre sans relief à la mer absente,

on attend quand même qu’une bourrasque de vent

vienne nous pousser dans le dos.

Paris la capitale grandiose,

où tout est à portée de main

où l’on sort de chez soi vers les quartiers d’errances,

Paris se vit la journée dans les parcs et la nuit dans les ruelles

où s’alignent les bars.

Paris repousse l’individu en marge,

la victime encore fragile dans ses propos rebelles,

parce que les parisiens se doivent d’être adaptés à un climat d’épreuve

juste pour être ici.

Paris embrasse les amantes en recherche d’amants,

elle partent les mains vides

mais dorment rarement seules et rarement chez elles,

peut-être ont-elles seulement envie de prendre des vacances ?

Paris regarde de travers ses alcooliques

qui pour eux marchent droit,

condamne les balbutiements puérils

et les propos de désespoir sur les trottoirs d’en face,

sur les trottoirs de béton où s’allongent des familles dans des sacs de couchage.

Paris parfois me donne envie de vomir,

de hurler, de lutter contre toutes ces absurdités pourtant visibles,

mais que la loi ne condamnera pas ;

Paris ville chère à l’économie présidant,

on n’arrête pas les profits même meurtriers, même inhumains.

Paris ville du spleen et de l’artiste bohème

dont le fil se suit en musique,

des métros aux pentes de Montmartre, des vieux rades à 3 euros la pinte,

dont le fil se continue en mots,

graffitis sur les murs, sur les portes et les camions,

Paris ville qui s’exprime,

timide ou bien qui s’époumone,

Paris, la ville où chacun a raison.