Publié le par Hélène R. dans les rubriques Dérivations existentielles, Poésie, Prose

Perpétuer

Plus rien ne ressemble à avant, à part peut-être les visages en pensée, qui en présence se dispersent dans le lointain, à part peut-être les cauchemars cryptés comme on prendrait le train tous les soirs, en direction de fonds marins. La lumière diminue, même au soleil, même en été, on a pris conscience de notre propre vieillissement, on joue à celui qui ne sait plus quel wagon attraper alors qu’on sait

Sauve-toi, pas au sens de courir comme un dératé ivre mort dans les rues d’une ville étrangère, mais

sauve-toi, parce qu’il faut se sauver soi-seul avant d’accomplir le moindre miracle, prends la

responsabilité de tes actes, oublie qu’ils t’ont fait mal quand tu étais encore enfant, range ça dans un

tiroir ça fait partie de toi, ça ne s’en ira nulle part, déjà suffisamment d’années de mémoire pour

savourer l’instant.

Plus rien ne ressemble à avant, à part peut-être les visages en pensée, qui en présence se dispersent dans le lointain, à part peut-être les cauchemars cryptés comme on prendrait le train tous les soirs, en direction de fonds marins. La lumière diminue, même au soleil, même en été, on a pris conscience de notre propre vieillissement, on joue à celui qui ne sait plus quel wagon rattraper alors qu’on sait

photo. Lilly Formaleoni