Publié le par Hélène R. dans les rubriques Dérivations existentielles, Prose

Que ferais-tu s’il n’y avais jamais personne pour te juger ?

Ça y est, le Monde s’est effondré. Ça y est depuis un moment maintenant, mais plus les jours passent et plus nous sommes sûrs et il n’y a plus de recoins de déni disponibles pour pouvoir encore en douter. Déjà à l’adolescence nous savions que les certitudes des adultes ne servaient qu’à atténuer la gravité de leurs mensonges, qu’en fait personne n’était en mesure de prédire quoi que ce soit. Ce qu’on nous proposait ne s’unissait guère à nos instincts naturels, nous n’étions pas dupes, mais quelque part forcés de suivre le sens de la marche. Laissant au fil du temps nos désirs sur le bas côté, nous avons appris à renier nos rêves et à nous en forger de nouveaux, plus proches de ce qu’on nous a peu à peu appris à nommer la réalité, éloignés d’un idéal apparemment voué à l’échec, celui de l’amour et de la liberté. La vie a tant de choses à nous offrir dit-on, alors que tous nos besoins humains se payent. Alors où voyage notre pensée ; écoute ce qu’elle a à te dire, lorsque seul enfin tu entreprends de réfléchir ? Entends-tu une musique qui te calme, ou cela te permet-il d’entrevoir le vide immense qui s’est créé en toi ?

Ça y est, le Monde s’est effondré et l’on peut aussi s’en réjouir je crois. Puisque les masques sont tombés, il n’y a plus besoin de se travestir et ce vide tu peux le remplir de poésie, d’honnêteté, tu as perdu la force de te projeter, mais tu peux tout aussi bien rester enraciné à la Terre et ne plus te soucier de de qu’il adviendra de toi, la mort c’est ce qui arrivera.