Publié le par Hélène R. dans les rubriques Mémoire du corps, Poésie, Prose

merde

Je te parle mais tu n’entends que l’écho de ta propre voix
Tu n’écoute pas, pauvre petit, on ne t’a jamais appris que les femmes
expriment du sens derrière leurs sons, ont autant le droit que toi d’être soi
Elle te parle mais tu la méprises parce qu’elle hausse sa voix
Tu n’écoutes pas « pauvre petite » on te l’a toujours dit de te méfier des femmes
qui prononcent les sentiments, mieux vaut toutes les ranger dans la même case

Ça fait déjà cinq minutes qu’elle s’époumone face à toi, tu lui souris de ton nuage
Et voilà qu’elle se met à pleurer, larmes de rage
Oui mais surtout de frustration
« Mais qu’elle soit plus concise dans son message, enfin on va pas y passer la nuit »
Toi tu comptais sur un partage, enfin surtout de elle à toi, qu’elle les écarte
Toutes les raisons de réfléchir à la situation

Mais moi en rêves je te massacre, et je te frappe encore après que tu aies mordu la poussière
On est bien loin de tes fantasmes de me passer la muselière
Quand je cherche à te dire, comme j’ai pu le construire, ce que je vis au fond de moi
Que tu traduis tout comme un lâche, avant d’invalider mon droit fondamental,
Tu sais celui dont je parlais au début de ce texte mais tu n’écoutais pas.
Humaine autant que toi.

Ça te fait rire ou ça t’agace, ça te démange ? Tu préférais quand je prenais tes claques
sans affect. Mais quand la femme se met à parler d’autre chose que de sexe
Tu n’y trouves plus ton compte, con que tu es
Et con duquel tu es sorti, oui celui de ta mère
Ce con que tu déchires à force de le dissocier de la personne qui te l’a offert.
Humaine autant que toi.

Écoute-moi bien, j’ai utilisé le mot « sexe », ça a dû éveiller en toi des instincts
Si tu m’entends jouir, souvent, c’est pour que toi tu sois serein
Si quand je pense à toi j’ai le sourire, c’est que mieux vaut ça que ton égoïsme crétin
Si j’ai peur de mes vérités face à toi, c’est que tu ne comprends pas bien
Rien d’acquis ici entendons-nous bien,
Il suffirait d’y réfléchir, mais l’ego est un frein.

Si d’emblée tu méprises mon essence, alors va te faire voir
Si tu crois que mes larmes sont en contradiction avec ma force, alors va te faire voir
Si tu te sens attaqué par tous mes mots, regarde-toi dans le miroir
Et si tu crois encore que tu es beau, regarde-toi dans le miroir
Rien d’acquis ici entendons-nous bien,
Il suffirait d’y réfléchir, mais l’ego est un frein.