Publié le par Hélène R. dans les rubriques Amour, Prose

De l’Air

Des résidus d’amour flottant dans l’air autour de nous tout tourne en vain ; à reproduire le contact sous l’alcool ne noyons-nous pas nos atouts ? Avant, des regards presque serrés l’un contre l’autre, des phrases du cœur rien que cela pour ne pas user la chaleur du langage, au passé nous avions compris ce que nous finirions par désapprendre. Aujourd’hui regarde nous avons gagné la liberté, oui qu’elle est belle sans toi, libres comme des animaux esseulés dans l’immensité du monde à gratter la terre contre un peu de pardon, nous salissons nos ongles avec précipitation, des autruches légendaires en quête d’affirmation de soi. Regarde-moi tu ne me vois plus et l’inverse se traduit pareil, tu ne représentes que la colère que les déceptions de l’amour créent. Des souvenirs vagues aériens d’une autre vie d’un autre temps, quand nous étions jeunes à courir après les rêves presque assez proches pour les toucher mais trop lointains pour les entendre s’approcher, nous avons vus dans nos mouvements l’intensité de notre avenir que nous pensions atteindre ensemble. Nous n’étions pas les mêmes, voilà la confusion qui amène à la haine, des combats pour quelques centimètres des affaires d’honneur autrefois bafoué qui reviennent, pourtant je ne nous vois pas grandir je ne nous vois que pleurer. Pitié faites que la vie se déroule autrement je ne veux pas je refuse que les amitiés se perdent comme des vêtements, qu’on vienne les remplacer pour des questions de style ou parce qu’il manque un bouton à la manche. Faites que le temps s’étende autrement que dans ma vision négative et que l’oubli n’existe pas, entre l’espoir et le réel il n’y a qu’un pas. De l’hypocrisie maladroite entre les êtres qui se séparent, que faire de sentiments révolus enfouis sous des tonnes de sable qui gratte, que faire face aux appels qui se font la nuit en pensées et qu’on entend dans le sommeil et qui ne s’effacent jamais vraiment ? De la tristesse maquillée en mépris dans les yeux qui se croisent, on reconnait le fond de l’âme on se réfère à l’historique et vient s’abaisser la herse, on imagine et c’est l’inverse qu’à grand renfort de muselière nos sentiments iront s’éteindre. Je lis en toi comme dans un livre, je connais ta police, je sais les taches qui se glissent entre les pages et les mots qui me décrivent, je dis des choses qui ne sont pas celles que j’écris. Qui croire alors, qu’on en finisse.

photo. Lilly Formaleoni