Publié le par Hélène R. dans les rubriques Amour, Chanson, Mémoire du corps, Poésie, Prose

Are we so different?

C : « J’ai peur des femmes, peur de leur désir sexuel.
J’ai peur de leur céder tout,
Ça percerait des trous partout dans notre egosysteme.
Dis leur que j’ai le seum qu’elles m’perdent.
Quand j’faisais tout pour tout faire tourner dans le couple ça troublait tout d’un coup notre élan,
Sans en perdre,
Putain de merde.
J’ai le sang qui fait qu’un tour quand je vois qu’les meufs contrôlent jusqu’à leurs règles.
Quand je vois qu’tu crois toujours qu’il n’y a que 2 gars qui sont passés sur elle.
T’es qu’un numéro interchangeable, tu vas passer comme le pecnot qui ramasse le pop-corn tombé par terre au ciné.
Tout va se tasser comme tes vertèbres,
Elle va se lasser de tes paranos de tes grands conseils
Et s’échapper de tes critiques acerbes.
Mais tu comprends, elle a la vie d’vant elle et puis pour toi c’est pas pareil : « t’es un mec », t’as pas souffert. T’es plus payé, tu pisses debout, tu baises tout le temps et c’est normal qu’on te reproche pas d’n’avoir que ça à faire.
Elle te dira :
« Je vais prendre les armes, fleur de leurs dérives obscènes.
J’vais tordre les formes. Pleure c’est l’heure des meufs malsaines.
J’vais t’apprendre comment c’est maintenant il est temps de respecter les femmes petit fils de pute, mais surtout baise-moi.
Autant de fois qu’il le faudra, même si t’aimes pas, même si t’as pas envie t’façon t’es qu’une grosse merde, j’vais dire à tout le monde que tu bandes pas.
Que tu comprends pas pourquoi une meuf qui se fait violer à un moment passe ses soirées la chatte et le cul à l’air.
J’ai faim moi, et je te défie de quantifier tout l’appétit provenant de ma zone vulvaire.
Et maintenant QUI est vulgaire ? »
C’est son pouvoir mon frère m’a dit Ali le terroriste du même panier où on me jettera parce qu’au final on est bien trop sectaires.
La passation se fera, et quand ce sera le cas tu verras bien qui ne respecte R.
Et tu seras père même si t’as peur et tu devras te taire même si t’as le cœur
engourdi
Et ce sera maladif tu prendras jamais le pli c’est le pli qui te prendra t’auras pas ton mot à dire,
C’est pas ta vie c’est le fils de ton voisin qui la prendra.
Mais le pire c’est qu’elle s’en fiche elle s’est mis dans l’idée d’consommer des types comme on consommerait des cartouches de clopes.
C’est le genre de choix de vie qui correspond à notre belle époque. Tu faisais pareil avec les meufs du temps où tu prenais de la coke.
Tu devras la laisser céder à la pression sociale qui dit que plus tu suces des queues plus t’es heureuse.
Et si tu t’en plains c’est simple, les gens te regarderont comme on regarde une vieille carte électron.
« C’est moi ou ce mec a pas évolué, il est tellement con »
Tu vas crever t’auras même pas ta biographie flatteuse.
On écrira sur ton caillou « n’a pas soutenu quand il fallait la cause ».
Et une vieille pute viendra pisser tous les soirs sur ton patronyme,
Jusqu’à ce que ta tombe prenne à tout jamais le statut d’anonyme. »

L’autre est née, incertaine de la légitimité de son existence, l’autre a vu le jour avec ses yeux percés, celle qui ne joue que du corps pour amplifier sa peine, elle s’est penchée sur le cahier pour y laisser tomber son effervescence de scène, les maux de son poème.

Lourde l’autre presque gonflée, désormais elle retient ses larmes, puisque personne ne les entend, elle préfère encore se déshabiller pour exposer ses blessures, pour qu’on lui prenne qu’on lui vole avec son consentement d’indifférence, parce que ça ne la touche pas, les mains, ça la traverse il n’y a plus de peau sensible, il n’y a plus que du vide. L’autre est née elle n’était pas désirée, c’est l’enfant d’un naufrage, une enfant fatiguée qui se croit déjà morte, si jeune elle croit savoir, mais c’est seulement ce qu’on lui a appris des autres ce malaise, le dégoût dans le regard des gens.

C’est elle dégoûtante qui prend la place des hommes déjà en plus de la sienne, qui mange tout l’espace pour qu’on la comprenne, le ventre tendu, affamée elle réclame qu’on la porte, qu’on la soutienne, qu’on se recroqueville devant elle pour atteindre sa misère.

L’autre est née mais elle ne me ressemble pas, elle a le visage dur et déformé de certitude souffrante, la lumière est trop forte, elle a besoin que le temps ralentisse elle n’est pas préparée aux tourments qui la hantent et lui compriment ses forces. Où se cache mon intelligence lorsqu’elle cherche à se lier aux ressemblantes errances, aux détresses similaires, où disparaît mon bon sens lorsqu’elle n’emprunte que les mauvaises directions, pourquoi ne s’est-elle pas débattu pendant les humiliations ?

L’autre est née de la salissure et elle a engendré la peur dans un cœur si fragile.
L’autre est née de la solitude et dans le miroir elle contemple sa triste réalité.

Inertie allongée dans le noir, ce n’est pas sa présence que tu ressens mais son désespoir, elle te hurle des choses mais ce n’est pas ce que tu veux voir, elle te blâme pour ces choses, mais c’est parce qu’elle a besoin d’évacuer son mal. L’autre est née de la colère, c’est pour ça qu’elle juge tes sentiments simples, elle, elle voudrait être sauvée.

Elle parle comme ça dans l’air, elle jette ses inepties au public amusé, elle se dénude du menton aux chevilles l’air de dire « regardez-moi, je m’amuse follement » « approchez-moi je vous donnerai tout » « embrassez-moi d’amour » l’air seulement.

L’autre est née mais elle ne s’en rappelle pas, c’est juste son état désormais de se mentir, de s’inventer des théories de philosophe pour ne surtout pas vraiment s’immiscer, l’autre est là pour divertir pour singer pour travestir pour partir le plus loin possible de la vérités.

« Est-ce que tu resteras assis quand je commencerai à pleurer, est-ce que tu comprendras ce qu’on m’a pris que je n’ai plus à te donner, est-ce que tu pourras vivre avec des ruines avant de pouvoir m’emmener danser, belle à ton bras, épanouie, reposée, est-ce que tu pourras comprendre aussi longtemps qu’il le faudra, est-ce que c’est vraiment comme ça que tu m’aimes, même si j’essaie est-ce que tu sauras être patient, est-ce que tu seras capable d’entendre tous les mots sales qui traînent en moi, mais surtout d’écouter l’infâme et de me serrer dans tes bras ; est-ce que tu n’auras pas plutôt envie d’une fille mûre avec des brisures exprimables, des histoires familiales, dont les débats sentimentaux ne se limitent pas à l’hésitation du départ, est-ce que finalement tu n’en auras pas marre de toujours avoir à convaincre, à rassurer, à retaper une épave. Parce que l’autre elle voudrait te quitter elle te l’a dit qu’elle hésitait à te choisir toi, exclusivement, aux yeux des gens, elle te met les nerfs dans un tel état tu la détestes de vous faire ce mal. Mais elle c’est le discours maquillé quand moi timide je suis derrière à espérer que tu me berces jusqu’à ce que je sois rassurée, comme un bébé. »