Publié le par Hélène R. dans les rubriques Chanson, Poésie, Prose
Moiteur estivale
Harassés pas assez rassasiés quand le cerveau déborde ;
entassés sur des chaises enlacés dans la chaleur des bars ;
défoncés en été prélassés et nos cœurs éventrés dans le soir.
Paresseux carnassiers affalés dans la saveur des femmes ;
Paraît ceux qui dansaient ennemis dans le salon de l’âme ;
contre l’autre pressé ont la peur dans le ventre le soir.
Paraît ceux qui s’aimaient dans le lit tout en long et en vagues ;
ont de l’autre si peur qu’il se penche pour les voir.
Vraiment ?
Satisfaits de nous-mêmes un instant inventant nos fantasmes ;
Imparfaits sur la scène en avant déclamant nos angoisses ;
Si jamais notre peine a des chances d’être entendue des masses ;
Il faudra que l’on saigne déments nos remords, à la place ;
Il faudra que l’on aime sincèrement nos torts et nos marasmes ;
Il faudra que l’on daigne dire non aux débordements crasses ;
Contre l’autre oppressé mais joueurs on s’entre-tue le soir ;
Quant à l’autre blessé dans son cœur, compteras-tu le revoir ?
Pars, pars, pars, pars, pars.
Enfumés de foutaises ;
enfermés sur la chaise.
Déclinés en talents, en aveux, nous sommes beaux dans la horde ; qu’en est-il en dehors ?
photo. Lilly Formaleoni