Publié le par Hélène R. dans les rubriques Amour, Mémoire du corps, Poésie
Ma définition
Blessure brûlante quand j’entends qu’on écorche encore notre essence, avec les mêmes poncifs, avec les mêmes mots faibles dénués d’empathie, essorés de leur sens, et qu’on camoufle à tort derrière la plaisanterie.
Blessure béante et pourtant invisible aux yeux de ceux qui nous prendront pour cible ; ne lis-tu pas la gêne inscrite sur un visage qui te sourit, n’entends-tu pas les mots qui signifient la fuite ? Trop absorbé par tes envies, ne sens-tu pas les doigts sur ton poignet qui cherchent à desserrer la prise ?
La gentillesse comme armure face à l’ennemi, armées de sympathie, un mur bien trop solide pour que ton fiel s’immisce et si, d’humeur à l’enjamber tu voudrais le ternir, l’indifférence s’applique comme une surface trop lisse pour pouvoir le gravir ; te crois-tu seul cynique ?
As-tu cru qu’être en nous suffit à nous connaître, juste une voix dans nos tête, simples sursauts stériles, happées par nos souvenirs, nos nerfs se perdent en ires. Confidences malhonnêtes qu’on se fait à nous-mêmes, nous notre propre traître, trop pressées de mentir, trop enclines à nous nuire, on connait la musique.
Colère contre ces femmes maudites qui se sentent incapables, qui se taisent même en râles et qui pleurent devant moi ou devant leur miroir leur rage à sens-unique, qui savent décrire l’ennemi en rêves mais jamais en public, par peur qu’on leur ravisse leur toute dernière béquille.
Colère contrainte contre ces injustices, qu’on balaie de la main, à les entendre dire il vaudrait mieux se taire sur les drames indicibles, il vaudrait mieux qu’on crève, hein, sans dévoiler le pire, sans commettre l’impair de brouiller le sillage de leur esprit paisible.
La bonté comme un fer rougissant, pas de honte, l’amour pour toi ma sœur pour que ton cœur se montre, pour pourfendre tes monstres. Rugissant tes démons, je te promets un monde, je te promets une heure où les maux s’en iront dans un champ plus lointain, dans un coin de jardin, tu visiteras les ronces qu’autrefois tu sentais jusque dans tes poumons.
Il existe un pardon que toi seule peux t’offrir, coincé comme une épine que tu voudrais vomir, comme une mine de crayon sur la page immobile, amas de substance grise qui obstrue l’esprit libre, une chance de s’en sortir. Tu implores ce pardon comme une louve dans la nuit, qu’il est temps de rugir, il est temps de guérir, parce que tu le mérites et que tous tes déboires n’ont été que la suite d’un enchaînement sadique.
Mais ne bloque plus ta voix pour laisser le silence à ceux qui le salissent, tu poursuis l’éclaircie qui t’éloigne du risque, du bord du précipice, tu es sur la bonne voie, alors resserre les vis qui maintiennent ton cap, éloigne-toi du vice que tu vois en mirage comme ressenti complice, tu es bien trop précieuse, tu es bien trop sauvage pour que l’on te ternisse.
Pour que l’on dilapide ton énergie de femme à blâmer tes remarques, à regarder de biais tes gestes et ta franchise, à déformer tes marques, à ne pas faire l’effort de comprendre tes dires, ou pour que l’on enterre sous un flot de bêtise ta nature immortelle, ta force naturelle, la trace que tu laisses sur les âmes quand tu aimes. N’écoute pas leur mépris, il n’y a pas plus précieux que toi sur cette Planète, juste une voix dans leur tête qui vient les pervertir, souffler dans leurs oreilles un vent froid insensible, qui leur fait voir la femme comme objet de désir, morceau de chair à mordre dans le but d’assouvir leurs appétits sordides, ce quel que soit son âge ou sa frayeur visible ; ne les laisse plus te dire que tu vaux moins que rien et qu’ils seront tes guides, seul ton esprit te guide, tu as la force en toi pour conquérir le vide et le remplir de toi. Tu as l’amour en toi pour t’aimer, tu es libre.
Tu as l’amour en toi pour t’aimer, tu es libre.