Publié le par Hélène R. dans les rubriques Dérivations existentielles, Poésie
Je me plaindrai quand j’aurai 100 ans.
Morte de peur bien trop tôt avant la tombe
les regrets comme des chaînes qui me tirent en arrière
Je me plonge tête baissée dans le bain de mes ombres
et m’agrippe aux parois en y plantant mes serres
Le temps passe et me laisse hébétée sur le quai
de la gare où les âmes de mes aimés s’en vont
Qu’ai-je fait qui soit l’aboutissement d’une quête ?
Je m’égare, et les rames relevées ma barque tourne en rond
Au passage, j’entends le chant d’une sirène
qui m’appelle :
« Hélène, Hélène, ressaisis-toi
les heures ne sont que constructions humaines
contemplation piégeuse d’une montagne irréelle
qu’on ne peut que gravir avec un cœur heureux »
Alors j’écoute le musicien jouer
le chanteur chanter
le poète s’évader en phrases évocatrices
et j’oublie peu à peu tous les maux qui m’attristent
j’oublie que j’ai échoué et la mer anthracite
me fait me souvenir de l’immense liberté
qui m’est encore permise ;
qui l’a toujours été